Crusoë de la place blanche
Il est venu du Japon
Brave petit nippon
Tout ça pour photographier
L’Moulin Rouge du bon côté
Mais y’ a trop d’circulation
Dans Paris de toutes façons
Et quand il a traversé
Au rond point est resté coincé
Au bout de trois ou quatre jours
Quand la faim lui joue des tours
Pigeons laqués sauce moteur
Ne suffisent à son bonheur
Au bout de trois ou quatre mois
Quand son cœur est en émoi
C’est le tourbillon d’l’ennui
Qui s’enroule autour de lui
Il est resté des années
Planté comme un îlotier
A rêver des p’tites femmes nues
De l’autre côté d’l’avenue
Et face au soleil levant
De l’hiver jusqu’au printemps
Il implore un bol de riz
En sifflant tous les taxis
A l’Asie à la mort
Hara kiri sans remords
Se dit le p’tit samouraï
Avant de crier « Banzaï ! »
Sachez que le tout Paris
Ne vaut pas le mont Fuji
Mais pour le photographier
Faut pas trop boire de saké ! |